Pour une culture partagée de l’éthique à l’hôpital

À tous les âges de la vie, prendre soin

Pour une culture partagée de l’éthique à l’hôpital

Lorsque nous les interrogeons, les patients expriment souvent un besoin d’être mieux écoutés, d’être traités de façon plus personnalisée, mieux informés et de participer aux décisions qui les concernent. Ils parlent de respect, de dignité et d’intimité à préserver. Leurs témoignages nous rappellent que le soin ne se résume pas à un geste technique. La démarche éthique vise à faciliter ce dialogue au sein de l’institution et à accompagner les professionnels et les patients confrontés à des situations qui mettent en jeu leur santé, et parfois leur vie.

 

Comment concilier les attentes des patients avec une pratique soignante performante ? Quelle attitude tenir face à un refus de soin ? Comment assurer la bientraitance dans un contexte économiquement contraint ? Comment faire face à l’obstination déraisonnable, venant parfois des proches ? Comment aborder le sujet des directives anticipées avec un patient ?

S’orienter sur les questions d’éthique n’est pas aisé. Les sujets foisonnent et changent à mesure que les traitements et les pratiques de soin évoluent.
L’AP-HP a souhaité organiser et soutenir la démarche éthique pour ses patients et ses professionnels. Cette démarche prend la forme d’une Commission d’Orientation de la Démarche Éthique (CODE).

Au sein de notre groupe hospitalier, la réflexion est portée par un Comité d’éthique local. L’une des premières actions menées : ouvrir le débat après la première semaine de l’éthique de l’AP-HP qui a eu lieu en mars.

Le Comité d’éthique local des HUPNVS, à l’écoute des professionnels

Au sein de notre groupe hospitalier, un Comité d’éthique local s’est structuré début 2018, en accord avec les objectifs identifiés par la Commission d’Orientation de la Démarche Éthique de l’AP-HP. Composé de professionnels (soignants, médecins et administratifs) des HUPNVS et de l’Université Paris Diderot, de représentants des usagers et de philosophes, placé sous la coordination de sa présidente, Valérie Gateau , philosophe, il propose 3 types d’interventions au plus près des attentes des professionnels hospitaliers :

  • Des consultations d’éthique à la demande des professionnels et en temps réel dans les situations où apparaissent des conflits de valeurs. Ces consultations apportent une aide à la réflexion éthique. La décision reste celle de l’équipe, en concertation avec le patient ou ses proches.
  • Des moments de « débriefing » autour de situations passées difficiles à vivre pour l’équipe : soins complexes, fin de vie, événements indésirables, etc. Ce temps de réflexion vise à apporter une aide et un soutien aux professionnels.
  • Des actions de sensibilisation et de formation à la réflexion en éthique sous forme de cafés éthiques, conférences, séminaires, adressés à l’ensemble des étudiants et professionnels du GH.

Professionnels, membres d’une association, patients… N’hésitez pas à prendre contact avec le Comité d’éthique local des HUPNVS : comite-ethique.hupnvs@aphp.fr


Personnels et patients de l’AP-HP : quelle perception de l’éthique à l’hôpital ?

Au cours d’une enquête réalisée en février, patients et professionnels de l’AP-HP ont été questionnés sur leur perception de l’éthique à l’hôpital. Panorama de leurs réponses.

Si les patients disent accorder plus d’importance à l’éthique que les professionnels (6,9 sur une échelle de 10 contre 5,3), personnels et patients se rapprochent autour de 3 notions clés qui selon eux, représentent l’éthique à l’hôpital : la qualité des soins, le respect des droits des patients et les valeurs de l’hôpital.

Les patients interrogés ont fait part des sujets qu’ils estiment prioritaires : fin de vie (67 %), participation du patient aux décisions le concernant (50 %), prise en charge de la douleur (45 %), information et consentement (39 %) et enfin hospitalité (38 %).

En termes d’actions à mettre en place, les patients ciblent notamment la mise en place d’espaces d’échange et de réflexion dédiés aux personnels (54 %) et le développement des formations autour de l’éthique du soin (39 %). Ce sont des idées partagées par les professionnels qui proposent également le développement d’aides à la réflexion sur les cas particuliers ou situations complexes (32 %).

Alors que 53 % des professionnels de l’AP-HP interrogés sont confrontés à un problème éthique entre 1 fois par jour et 1 fois par semaine, il semble important de donner priorité à l’amélioration de la démarche éthique au sein de nos établissements, que ce soit au niveau de la qualité des soins, de l’organisation hospitalière ou de la recherche.