
Votre sortie aura lieu, dès que possible, lorsque votre état de santé le permettra et que vous serez familiarisé avec votre traitement médicamenteux.
Avant de partir, assurez-vous que vous avez l’ordonnance pour les médicaments. Certains médicaments ne sont pas disponibles immédiatement chez votre pharmacien de ville, il est prudent de le prévenir avant votre sortie pour qu’il ait le temps de les commander. Si besoin, les médicaments antirejet pour la prise du soir et du lendemain matin vous seront fournis.
Vérifiez également que vous avez un rendez-vous de consultation et une ordonnance pour la prochaine prise de sang. Si vous le souhaitez, il vous sera par ailleurs prescrit un arrêt de travail. Votre retour à domicile pourra s’effectuer accompagné de vos proches, vos ambulanciers habituels ou un taxi conventionné. Lors de vos consultations ultérieures, la modalité de transport sera celle la plus adaptée à votre condition physique et à votre lieu de résidence. Les bons de transport seront remplis par votre néphrologue au moment de la consultation.
Se prendre en charge
Il est important que vous vous preniez en charge le plus rapidement possible. N’oubliez pas les dates et horaires des consultations, la liste et horaires des médicaments à prendre, le nom des médicaments et leur rôle, les rendez-vous d’examens complémentaires. Pour vous aider, vous pouvez utiliser un cahier navette, à partager avec vos médecins de consultation et les infirmières ou pharmaciens d’éducation.
Les médicaments
Les règles suivantes s’appliquent à tous les médicaments que vous devez prendre :
► Prenez vos médicaments à la même heure chaque jour.
► Ne changez ou n’interrompez aucun médicament de votre propre initiative, même si vous vous sentez bien ou si vous avez l’impression que l’un des médicaments est responsable d’effets indésirables. Parlez-en à votre néphrologue !
► Si vous prenez par mégarde une dose plus importante ou moins importante (oubli), que celle prescrite, prévenez immédiatement votre médecin.
► Les médicaments vous sont exclusivement destinés. Ne les donnez jamais à quelqu’un d’autre et ne prenez jamais les médicaments de quelqu’un d’autre.
► Si vous ressentez des signes inhabituels en prenant un médicament, informez immédiatement votre médecin ou votre équipe de transplantation. Ne prenez pas de votre propre initiative de nouveaux médicaments, « des médecines douces », des médicaments à base de plantes ou des traitements homéopathiques sans en avoir informé votre médecin.
► Stockez vos médicaments dans un endroit sec et frais, à l’abri de la lumière, et hors de portée des enfants.
Les consultations
Au cours des premiers mois qui suivent la greffe vous reviendrez en consultation une à deux fois par semaine. Puis, après la biopsie systématique à trois mois, ces visites s’espaceront. Si votre médecin de dialyse en a l’habitude il pourra alors vous suivre en alternance. Un cahier de liaison vous sera alors fourni. Après 6 mois, vous pourrez bénéficier d’un télé-suivi grâce à l’application PREDIGRAFT.
A chaque visite, une prise de sang, une analyse d’urine, un examen clinique et une prise de la pression artérielle permettront d’évaluer le bon fonctionnement du greffon et votre tolérance des traitements. En fonction de l’antirejet que vous prenez, la prise de sang sera effectuée avant ou deux heures après la prise du médicament. Il est très important de respecter ces consignes pour que nous puissions interpréter le taux des médicaments dans le sang et ainsi adapter au mieux la dose. Les résultats biologiques seront vus par un médecin dans l’après-midi et vous serez contacté en cas d’anomalie.
Les consignes de surveillance
A la maison vous devrez surveiller un certain nombre de paramètres et contacter le service ou votre médecin au moindre problème. Il est recommandé d’avoir à la maison une balance et un thermomètre. Mesurez votre température si vous ne vous sentez pas bien ou si vous vous sentez fébrile et pesez vous régulièrement pour signaler toute variation rapide de poids. De même vous devez signaler si vous ressentez des brulures urinaires, une douleur inhabituelle, si des diarrhées abondantes surviennent….
Les ré-hospitalisations
Les bilans systématiques
Après votre sortie, plusieurs hospitalisations systématiques seront programmées, à trois et douze mois de la greffe.
Annuellement et au cours de ces hospitalisations (HDJ le plus souvent) vous bénéficierez d’une analyse de sang et d’urine assez complète, d’une échographie-doppler du greffon pour s’assurer qu’il n’existe aucune anomalie sur l’artère, la veine ou l’uretère et d’une biopsie du greffon. Cette biopsie se fait en radiologie ou dans le service. Elle n’est généralement pas douloureuse (le greffon n’a pas de nerfs et il est pratiqué une anesthésie locale pour la peau et les tissus sous la peau). Vous devrez rester allongé pendant les trois heures qui suivent le geste et vous pouvez rentrer chez vous le soir même en absence de complication. La plus fréquente des complications, généralement sans gravité, est la présence de sang dans les urines qui disparaît le plus souvent en quelques heures après avoir bu abondamment. Cette biopsie a pour but de déceler très précocement des lésions du greffon, avant même que la créatinine n’augmente. Un traitement adapté pourra alors être vite entrepris avant que la fonction du greffon ne s’altère.
Les complications
Au cours des consultations post-greffe, un dosage de la créatinine est régulièrement pratiqué. Une augmentation significative de la créatinine, témoin d’un mauvais fonctionnement du greffon nécessite une prise en charge rapide et parfois une ré-hospitalisation. Le plus souvent elle n’est que la conséquence d’une déshydratation (fréquente car votre greffon peut parfois avoir du mal, au cours des premières semaines, à retenir le sel) ou d’un surdosage en traitement anti-rejet. Il vous est alors conseillé d’augmenter vos apports d’eau et de sel, ou bien le dosage du traitement immunosuppresseur est adapté. Un contrôle de la créatinine permet ensuite de s’assurer que tout rentre rapidement dans l’ordre. Mais, cette augmentation de la créatinine peut être le témoin d’un rejet aigu. Seule alors une biopsie pourra en confirmer le diagnostic. Vous serez alors hospitalisé.